Retours de lecture

Je ne fais plus de retour de lecture.

Je remercie chaleureusement les auteurs et les autrices qui m'ont fait confiance pour partager mon avis concernant leurs recueils. En espérant qu'ils vous auront donner envie de les lire.😀

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Le haïku à 5 voix aux éditions unicité, 2022, anthologie de haïkus, retour de lecture du 26 septembre 2022

J'ai eu le plaisir de lire ''Le haïku à 5 voix'', anthologie dirigée par Iocasta Huppen. C'est un voyage au gré des saisons et encore plus, sous les plumes de Jean Antonini, Marie Derley, Damien Gabriels, Iocasta Huppen et Serge Tomé. Ces auteurs(trices) reconnus(es) nous offrent des haïkus, tercets et senryus de haut niveau. 

Avec J. Antonini c'est comme piger dans une boîte à surprises une surprise différente à chaque fois. On ne sait pas sur quoi on va tomber mais ça fait plaisir à chaque fois. Aucun haïku ne se ressemble vraiment mais certains thèmes et émotions reviennent comme celui du temps qui passe. De toute beauté.

L'écriture de Marie Derley est drôle et intelligente.(c'est d'ailleurs comme ça que j'imagine Marie) L'humour s'y glisse mine de rien et quand je réalise après une petite seconde, ça me fait bien sourire. Une autre chose que j'ai aimé, c'est que le haïku parle fréquemment de ''l'auteur avec la nature'' et les haïkus de M. Derley font souvent référence à des moments partagés. 

On est presque toujours dehors avec Damien Gabriel! C'est peut-être pour ça que je reste avec une impression de vent à sa lecture. Il sait mettre en valeur ces petits moments du quotidiens de manière bien ancrée dans le présent, avec la finesse d'une poésie classique. Ses haïkus sont limpides et ravissants.

Iocasta Huppen écrit avec délicatesse et grande maîtrise, des haïkus sur une variété de sujets qui ont très souvent en commun le plaisir des sens. Elle m'a fait vivre les éléments dans ma chair et les émotions avec subtilité. Sa plume m'a transporté dans un univers doux et sensuel. Un vrai régal.

Serge Tomé aborde dans ses haïkus divers thèmes et on y devine souvent des messages sociaux. Son style d'écriture dénote un grand sens de l'observation, il est direct, franc et impliqué. Mais ce que j'ai le plus apprécié, c'est qu'au fil de la lecture j'avais l'impression de soulever tranquillement un voile qui a laissé apparaître une belle sensibilité. 

Je termine ici en soulignant la beauté du livre, entre autres par sa superbe couverture et par des rappels en couleur qui y sont faits à l'intérieur et une jolie bibliographie de chaque auteur(trice).

points jaunes... forsythias
point rouges... pommiers du Japon
- bise froide de mars / J. Antonini

j'ai mis un Minion
entre Joseph et le boeuf
j'attends qu'il soit vu / M. Derley

course sur le canal -
deux poules d'eau soulève
des gerbes de ciel gris / D. Gabriels

bruit de l'eau -
jusque derrière les paupières
la fraîcheur / I. Huppen

automne covid -
le sentier dans le pré
maintenant bien tracé / S. Tommé





L'art de garder les vaches suivi de Derniers jours premiers jours aux éditions unicité, 2022, Jean Antonini, retour de lecture15 mars 2022


Parlons ici de L’art de garder les vaches suivi de Derniers jours premiers jours, un recueil en deux parties, le dernier né de Jean Antonini, comportant quelques dessins de l’artiste Claire Chauvel. 


La première partie, ‘’L’art de garder les vaches’’, commence de manière ludique ou lui (le gardien de vaches très certainement prénommé Jean😉) s'amuse bien avec les mots, avec les vaches, avec les vaches-mots. Derrière ces jeux, si je peux m’exprimer ainsi, j’ai l’impression que les vaches prennent souvent un autre sens, des pensées peut-être. Elle est à la fois amusante et donne à méditer.

La suite de la première partie s'est présentée dans une écriture plus classique. J’ai ressenti que les vaches et leur environnement enseignent et créer en l’auteur le calme, la simplicité, la Présence et le silence. Il m'a donné l’impression que si on observe bien une vache, elle nous enseigne la vie. 

 

Dans la deuxième partie, ''Derniers jours premiers jours'', j’ai découvert des petits morceaux de l’essence du haïkiste; un homme sensible avec de l'humour, tantôt serein, tantôt inquiet et près de la nature, par le biais de très beaux haïkus de ce qui a habillé ses premiers et derniers jours entre l’année 2000 et 2021. 

 

Jean Antonini a une vaste expérience du haïku qui transparaît entre autres dans son aisance à jouer avec la forme du haïku qui demeure néanmoins dans le respect des règles, de la profondeur suggérée par l’ouverture de ses haïkus et du plaisir contagieux de celui qui maîtrise son art. Avec L’art de garder les vaches suivi de Derniers jours premiers jours, Jean nous entraîne à sa découverte dans son style unique, ludique, profond et c’est un vrai plaisir de le suivre, comme une vache suivrait son gardien.😀🐄 


comme des pensées 

laisse passer les vaches par un défilé 

jusqu'à la page 


* 

entrée à l’étable 

ruminent les ruminants 

comme lui un haïku 


* 

première sortie à l’herbe 

les bêtes s’envolent 

comme des coccinelles 


* 

crèche de Noël 

rebâtir son enfance 

chaque année 


* 

Jour 4 de l’an - 

écrivant écrivant 

je suis éternel 

EDITIONS UNICITE | Jean ANTONINI | L'art de garder les vaches (editions-unicite.fr)





Haïkus d’entre-saisons aux Éditions Stellamaris, 2021, Iocasta Huppen, retour de lecture 9 février 2022 

J’ai dévoré et dégusté (je sais, c’est rare de faire ces deux actions en même temps mais c’est bien ce qui s’est passé😄) Haïkus d’entre-saisons, le dernier recueil de haïkus la haïjine Iocasta Huppen. On y retrouve, dans une atmosphère japonaise, un haïku par page, écrit dans un caractère de grand format, affiché à la verticale et à l’horizontal. Cela donne une lecture agréable, facile et dégagée.  


Les haïkus suivent les entre-saisons et leurs oiseaux, leurs fleurs, les éléments, les rencontres vécues et ressentis par l’autrice.  


Une des raisons pour lesquelles j’aime tant les haïkus est que la beauté et la magie de la nature me touchent et Iocasta arrive parfaitement à me les faire ressentir. Elle est connectée à son intérieur et à ce qui l’entoure. Cette connexion, sa nature contemplative et sa grande expérience de l’écriture de cette brève poésie donnent de nombreux haïkus apaisants, qui ouvrent sur plus vaste. Et sa joie et son amour de la vie offrent d’autres haïkus très vivants et joyeux. Paix-joie-amour, n’est pas la trinité que nous recherchons tous? Les Haïkus d'entre-saisons en sont un petit condensé.💓


Début décembre -

jamais trop tard pour remarquer

les dernières couleurs

*

Jour du printemps -

ce verre d'anniversaire

bu au soleil

*

Fin du petit dej

doublement en retard

la guêpe de cet été

*

Dans quelques jours

les récoltes seront rentrées-

tu me rejoindras







Maison d’été, de Iocasta Huppen aux Éditions Partis Pour, 2021, retour de lecture du 28 janvier 2022


 

Maison d'été est un livre rempli de chaleur, de soleil, de sensualité et de doux moments d’été. Iocasta Huppen nous transporte dans sa maison de vacances avec sa famille. Nous savourons ses plaisirs d’été au rythme des chants d’oiseaux, de la piscine, du bonheur d’être ‘’relax’’ en famille ou seule, des bons soupers, des moments doux ou brûlants passés à deux et des nuits étoilées pour nommer que ceux-là. 

 

Maison d’été est super agréable à lire par la beauté de sa poésie mais aussi par la variété des formats poétiques. Poésie d’influence japonaise comme le haïku, anecdotes, exercices ludiques, gogyashi, pensées personnelles et j’en passe. La longueur et la disposition des poèmes est originale et variée, ce qui rend la lecture dynamique et couplée aux superbes illustrations de Justine Gury, j’étais toujours intriguée de découvrir la prochaine page. Vous l’aurez compris, Maison d’été est un ouvrage qui ravit par son visuel, en enlevant rien à la qualité des textes encore excellente et touchante, à l’habitude de l’autrice.  

 

Un livre lumineux qui fait bon rouvrir souvent, particulièrement quand il fait gris à l’extérieur ou à l’intérieur. En effet, j’en lis deux ou trois pages et hop, j’ai le cœur plus léger. Merci Iocasta Huppen et Justine Gury. 

 

Cheveux détachés

amener dans le lit 

l'odeur de la piscine


*


Sous les étoiles, nos pas nous mènent vers Cassiopée.

Milliers d'étoiles et deux pommes se détachent de l'arbre.

Du pommier au chênes, la lune est presque pleine. Avec un verre de vin, lui tenir compagnie.


*


Soleil d'été

les premières mûres noires

brillent, brillent

 




Jean Dorval et sa conjointe feu Francine Lacroix au lancement en 2016

Haïkus de foudre, de Jean Dorval, Jean Dorval et le promeneur des ondées, 2016, retour de lecture du 10 mai 2021

J'ai lu l'ouvrage Haïku de foudre de Jean Dorval, qui est la retranscription d'extraits de l'émission radiophonique qu'il a réalisée et produite à la demande de la station. Elle fut la première émission de radio au Québec portant sur le haïku et fut diffusée entre le 26 septembre 2004 et le 22 mai 2005 sur les ondes de CKIA  fm 88,3.


Cela pourrait sembler étrange aux premiers abords de ''lire une émission de radio'' mais cela fonctionne très bien et la lecture est très agréable. Jean qui en était à sa première expérience d'animation radiophonique et en direct en plus, a superbement relevé le défi. L'animateur était toujours bien préparé, j'ai senti ses invité.e.s à l'aise et un vrai échange avait lieu entre eux. Les entrevues sont intimistes et enrichissantes. Je me suis bien imprégnée de l'univers des haïkistes invités et j'ai adoré lire de leurs haïkus.

En plus des entrevues et de quelques références à l'association francophone du haïku (l'AFH), le livre présente le haïku, parle de son origine et de son évolution, de ses précurseurs et de ses haijins. On se promène entre les grands maîtres japonais du XVII siècle et les haïkistes québécois.e.s et plus largement, francophones, contemporains. Jean nous emmène aussi dans une exploration de l'esprit-haïku à travers différents poètes, peintres et musiciens de différentes époques et origines. On a même les titres des pièces musicales présentées lors des émissions. Le tout crée une ambiance amicale et feutrée.

Je suis loin d'être experte pour définir les styles d'écriture mais je décrirais le ton du livre comme ''poétiquement-informatif''. On apprend mais dans une douce atmosphère de poésie. Je tiens à mentionner que j'ai remarqué chez l'auteur un souci de bien représenter les femmes haïkistes. Cet ouvrage, par ses extraits, informations pertinentes et entrevues, se veut un partage afin d'alimenter la réflexion sur le haïku et autres formes de poésies japonaises telles que le tanka et le senryù. 

J'ai bien senti la volonté et la passion de Jean Dorval à faire découvrir et aimer le haïku à ses auditeurs(trices) et maintenant, ses lecteurs(trices). Pour ma part, j'étais déjà une amoureuse des haïkus mais après ma lecture, je le suis peut-être encore un peu plus!


Les haïkistes invités et un de leur haïku;

Torturer le blé
En passant la tondeuse
Nue, l'âme rouillée

Martin Renaud

*

faire tenir le monde
sur trois lignes
puis recommencer

Michel Pleau

*

une heure du matin
je compte les moutons
par centaines

Geneviève Rey

*

un bruit de neige
dans la mangeoire d'avril
trouble le printemps

Micheline Beaudry

*

Un jazz langoureux
Et nous quittons la route
Pour un champs de blé

Janick Belleau

Pour vous procurer Haïku de foudre, contactez Jean Dorval à l'adresse suivante: dorvj@hotmail.com






 À petits pas lents, collectif sous la direction de Francine Chicoineaux Éditions David, 2021, avis de lecture du 12 avril 2021

Le recueil collectif À petits pas lents dirigé par Francine Chicoine, est le fruit de deux kukaïs participatifs formatifs intensifs, formule développée par cette dernière et reproduite ailleurs au Québec et au Manitoba. Cette approche du kukaï invite les participant.e.s à l’aide de critiques bienveillantes, à peaufiner les haïkus des uns et des autres dans un esprit de collaboration.

En plus d’une courte biographie de ses sept auteurs(trices) québécois.es, le livre est agrémenté de superbes photos de Serge Jauvin sur deux pages, en noir et blanc, représentant un peu l’univers de chaque haïkiste. Le titre, À petits pas lents, est inspiré par le temps d’apprendre à maîtriser l’art du haïku qui lui-même demande le temps de ressentir, d’écrire, de peaufiner, de poser et d’y revenir.

 

Dans cet esprit, Gilbert Banville est un auteur qui aime prendre le temps de peaufiner et polir ses haïkus comme des pierres précieuses. Il a l’œil et la sensibilité pour saisir les moments-haïkus et une belle finesse pour les transposer. J’ai particulièrement aimé ses haïkus où les animaux étaient à l’honneur.

 

une forme ailée

glisse sur la neige

silence du faucon

 

Tout comme la girouette qu’elle affectionne particulièrement, le regard de Claire Du Sablon glisse autour d’elle et s’oriente vers ce qui l’inspire. De plus en plus les personnes dans des situations banales, désespérées ou loufoques. Claire Du Sablon a su parfaitement me faire voir et ressentir les scènes de ses haïkus.

 

chaleur moite

sortir dans la nuit

pour écouter la mer

 

Carmen Leblanc trouve son inspiration dans les petits riens du quotidien qui se révèlent à travers les changements saisonniers. En effet, j’ai retrouvé des thématiques variées, un côté joyeux, un autre plus contemplatif et un amour des enfants dans sa belle poésie tout en mouvement.

 

coup de vent

les couleurs de l’érable

en pleine pagaille

 

Monique Lévesque est une vraie connaisseuse et passionnée de pêche et de tout ce qui entoure cette dernière; la nature, le chalet, les amis et la liberté. Ses haïkus dynamiques, surprenants et empreints d’une touche d’humour, m’ont donné l’impression que chaque sortie de pêche était une aventure et attraper des poissons, ‘’la cerise sur le sunday’’. Je ne suis pas une grande amatrice de pêche mais en compagnie de Monique, n’importe quand!

 

pêcher sur le rocher

dans la gueule de la martre

ma plus belle truite                     

 

La source d’inspiration de Gérard Pourcel est la nature humaine et le senryu, un moyen pour lui de partager son regard sur la société et de peut-être susciter quelques interrogations. Sûrement grâce à son regard analytique et un peu détaché, j’ai trouvé ses senryus intelligents, parfois drôles et/ou qui portent à la réflexion.

 

tous les villageois

arborent le même sourire

un seul prothésiste

 

Les voyages de Claude Rodrigue sont pour lui un terreau fertile à l’écriture de haïkus. À la relecture, ils lui permettent de retrouver les lieux, les gens et les émotions de ses voyages. Pour ma part, j’ai eu l’impression de l'accompagner dans ses périples grâce à son style précis et descriptif qui traduit bien l’ambiance des lieux et rendent ses haïkus très réels.

 

médina de Fès

une tête de chameau

sur l’étal du boucher

 

Denise Therriault-Ruest est habitée par la mer. Son magnifique texte poétique d’introduction ainsi que ses haïkus en témoignent. Elle navigue entre description de jolies scènes se dévoilant à elle et d’impressions plus personnelles. À l’image de la mer, ses haïkus sont tantôt calmes, tantôt effervescents et toujours renouvelés.

 

fin de l’orage

la baie inondée

d’une clarté nouvelle

 

J’ai vraiment beaucoup aimé ce recueil et j'ai passé d’agréables moments à la lecture de À petits pas lents. Toutes mes félicitations aux auteurs(trices) et à Francine Chicoine qui a très bien orchestré ce collectif varié, unifié et d’une grande beauté.








Au gré du fleuve de Monique Lévesque, Maison d'édition Rubis, 2021, retour de lecture du 29 mars 2021

Laissez-moi vous parler d’Au gré du fleuve, le recueil de haïgas écrits et illustrés par Monique Lévesque, publié à la Maison d’édition Rubis. Tout de suite après les remerciements, il s’ouvre sur un très bel avant-propos définissant brièvement et clairement ce qu’est un haïga. Monique Lévesque nous fait ensuite part de son ressenti face à la création de ce recueil, entre autres de son sentiment d’accomplissement.

 

Elle a bien raison car ce petit livre est magnifique. Chaque page est un tableau qui se déguste presqu’avec recueillement. Elle nous partage une foule de situations qui m’ont fait vivre plein d’émotions comme la surprise, un peu de tristesse parfois, le sourire mais surtout le ravissement. En effet, ce sont des haïkus comme je les aime; beaux, sensibles, poétiques, clairs et magnifiquement maîtrisés.

 

On retrouve aussi sur chaque page une illustration calligraphiée semi-abstraite mais évocatrice. Les coups de pinceaux, un peu mystérieux aux premiers abords mais combinés à la lecture du haïku, créent ensemble une image concrète qui se révèle comme par enchantement après quelques instants. Enfin, le sceau magenta finalise l’ensemble par la touche de couleur qu’il apporte et le rappel de l’origine japonaise de cet art.

 

 Est-ce à cause de l’effet épuré d’avoir un seul haïku par page ou de l’illustration qui appuie le haïku, je ne sais pas mais j’ai l’impression que cette présentation a un effet émotionnel et/ou neurologique qui fait que les haïkus restent longtemps en mémoire. Depuis que j’ai terminé Au gré du fleuve, un doux son apaisant de vagues roulant sur la grève m’accompagne.

 

retour des outardes

cris et battements d’ailes

habitent l’azur

 

**

 

marche de santé

les goélands

ricanent dans mon dos

 

**

 

baie de Champlain

sur les rochers limoneux

je ne cours plus

 

Pour vous procurer ce recueil;

Au gré du fleuve (maisondeditionrubis.com)

moi.levesque@gmail.com






brasser d'la marde
de Mike Montreuil, aux Éditions des petits nuages, 2018, retour de lecture du 13 mars 2021

Vers l'Apocalypse
de Mike Montreuil, 2014, retour de lecture du 13 mars 2021

Vous pouvez vous procurer ces recueils en écrivant à Mike Montreuil;

Mike58montreuil@gmail.com

 

J'ai commencé ma lecture avec le recueil ''brasser d’la marde'', où j'ai retrouvé avec joie plein de mots et d’expressions qui se disaient au Québec il y a quelques décennies. En effet, Mike Montreuil s’est inspiré du langage de ses grands-parents (memère et pepère) et de dictionnaires de joual (français populaire québécois) pour l’écrire. Ce fut donc d’heureux souvenirs pour moi, bien que plusieurs expressions s’utilisent encore. Et ne vous en faites pas, l’auteur ne ‘’brasse pas de marde’’ (attiser les conflits), ce livret est très agréable à lire.

jonglant
memère r’garde dehors
bordée de neige

**

journée plate
tirer des roches
vers le train

 

J'ai poursuivi ma lecture avec second recueil, ''Vers l’Apocalypse''. C’est un recueil de tanbun, la plus petit variante du haïbun, créé par l’américain Larry Kimmel en 1997. C’est une forme de poésie que j’ai beaucoup appréciée avec en premier partie le contexte qui a inspiré le haïku et en deuxième partie, le haïku lui-même. J’ai ainsi eu l’impression d’avoir un peu plus ‘’l’histoire complète’’ entourant le haïku bien qu’il reste une belle place à l’imagination. Nous vivons donc avec Mike Montreuil l’hiver, un aperçu de sa vie personnelle, les conflits qui déchirent le monde, l’arrivée d’un bébé et en plan, l’apocalypse qui se prépare... Un livret touchant comportant de très beaux tanbun.

Nous sommes dans l’impossible de nos désirs. Reste dans mes bras.

minuit –
un autre voyage
à travers l’univers    


      

Le conteur de rêves de Jean-Marcel Credoz, aux Éditions du Pantheon, 2018, avis de lecture du 23 février 2021

Amazon.fr - Le conteur de rêves - Credoz, Jean-Marcel - Livres




Je vous partage ma lecture du conteur de rêves de Jean-Marcel Credoz (que j’ai reçu dans ce très joli sac), un recueil de tercets lyriques et oniriques et parfois de haïkus. Ce qui m’a le plus charmé dans le conteur de rêve est l’ambiance. Je ne suis sentie enveloppée de douceur, de beauté, d’amour et d’une douce mélancolie. C’est une invitation à se laisser transporter au cœur de l’émotion, de la réflexion et de l’imaginaire.

On y apprend à connaitre un peu l’auteur que j’ai perçu comme un être romantique ayant un peu de difficulté à vivre dans la dureté du monde réel et qui aime bien se réfugier dans son monde imaginaire peuplé du calme de la nuit et de la beauté de la lune, de jolies références japonaises, de nature verdoyante et de beaucoup d’autres belles choses. Il aborde aussi dans ce recueil le monde au-delà des cinq sens; l’âme, l’ésotérisme, le cosmos etc.

En fin de livre, Jean-Marcel nous offre deux textes; La lune et le rêveur, un hommage à la lune tantôt réconfortante, tantôt enchanteresse et Lettre à mon âme sœur, un texte très touchant que j’ai terminé en espérant très fort qu’il soit enfin bientôt réuni avec elle.

Je ne suis laissée entrainer dans le voyage que Jean-Marcel nous propose avec son conteur de rêves, avec sa plume imaginative et bienveillante et j’ai beaucoup aimé mon escapade. Je me suis complètement évadée et je suis revenue de mon voyage interstellaire la tête et le cœur plein de belles images et toute détendue, comme si j’avais passé la soirée au spa. Le plus merveilleux c’est qu’une fois qu’on a le livre, on peut retourner ‘’au spa’’ aussi souvent qu’on le souhaite! Merci Jean-Marcel.

L’odeur de l’encens
se répand délicatement dans l’air
offrande à Bouddha

**

L’étincelle de la vie
une lumière éblouissante
un éclat de l’Éternel

**

Le crépuscule chante
une vielle mélodie
quelques notes oubliées dans le vent

**

Les rivages lointains
inspirent à mon âme
des univers enchantés

 

 

angle mort de André Duhaime à l'écriture et de Raymond Aubin à la photo, Éditions des petits nuages, 2020, avis de lecture le 18 fév. 2021

Vous pouvez vous procurer ce recueil en contactant André Duhaime par courriel à l'adresse haiku999@hotmail.com




On dit souvent du haïku qu’il est une photographie d’un instant et ceux de ce recueil répondent exactement à cette définition. Il me fait penser à un album photo très vivant représentant les petites scènes et situations qui se passe en majorité sur la route. Nous y voyageons pendant les quatre saisons, en commençant en hiver, peut-être parce qu’au Québec c’est la saison plus longue.

André Duhaime, un des premier haïkiste québécois et dont la renommée dépasse nos frontières, m’a comme redonné la vue sur un monde auquel je ne portais pas tellement attention habituellement et qui s’est révélé. Constamment je me disais avec une pointe de ravissement; ‘’Ben oui, c’est vrai!’’ ou ‘’C’est tellement ça!’’. L’auteur par son choix de mots collés à la réalité et sa manière de construire ses petits poèmes, a réussi à rendre ces images urbaines parfois cocasses, comiques, d’une grande beauté, dures ou encore qui portent à la réflexion. Cette impression d’immersion dans la ‘’vrai vie’’ est accentuée par les photos panoramiques de format 3 :1 de Raymond Aubin, qui représentent des scènes en mouvement sur la route et qui appuient très bien le livre.

Dans ma vie qui va vite, les rues, boulevards, autoroutes etc. ne sont souvent qu’un tapis d’asphalte pour me rendre du point A au point B et angle mort m’a rappelé qu’il s’y trouve un monde riche où il se passe plein de choses, à moi maintenant de garder les yeux ouverts afin de retrouver ces étincelles de ravissement. Merci André!

la première auto de l’aube
par la portière le camelot
lance le journal

***

téméraire manoeuvre
déplacer l’auto
sans la déneiger

***

pissenlits
et motos vrombissantes
le printemps est là

***

ces longs dialogues
entre moi et moi
dans les bouchons

 


Oh, et puis zut !  de Iocasta Huppen, Bleu d'encre Éditions, 2020 Avis de lecture du 9 janv. 2021

Vous pouvez vous procurer le livre via les Éditions Bleu d’encre (Claude Donnay), auprès de vos libraires sur commande ou en prenant contact avec elle.

Iocasta HUPPEN Oh, et puis zut ! - Bleu d'Encre Editions et Revue (over-blog.com)




 ‘’Oh, et puis zut !’’, le recueil de senryus (tercets ayant pour thème la faiblesse humaine) de la haijin Iocasta Huppen  est une incursion au fil des saisons dans le monde de toutes ces petites choses inattendues qui nous arrivent au quotidien, le petit pas de côté. On les remarque souvent à peine mais elle en a fait des poèmes qui pour plusieurs, n’ont pas manqué de me faire sourire.

Nous les découvrons au fil des saisons en s’attardant un peu plus longuement sur ses vacances familiales estivales, ce qui fait un grand bien à ce temps-ci de l’année. Mais comme tout n’est pas rose dans la vie et que cette autrice est une femme sensible et affirmée, elle nous fait aussi part de quelques senryus sur la bêtise humaine.

Je décrirais sommairement la plume d’Iocasta Huppen comme étant efficace et imagée. Ce qui me plait le plus chez elle est sa capacité à créer cet effet de surprise, cet étonnement que plusieurs appellent ‘’l’effet haïku’’ que je ressens comme un ravissement. J’ai terminé ma lecture avec plein de belles images en tête et avec la résolution de faire plus souvent un pas de côté pour observer et sourire de ces petits riens. Un grand merci à Iocasta et à Claude Donnay des Éditions Bleu d’encre.

Des regards sans arrêt
pour la graine plantée ce matin –
on ne sait jamais

**

Premiers moucherons -
chaque tête, sa nuée

**

Jour de tondeuse –
de la constellation des pissenlits
plus qu’une étoile

**

Brise et parasol –
en maillot de bain
éplucher les légumes

**

Brise de printemps –
dans le gobelet du sans-abris
quelques pétales

 


130 haïkus a entendre, sentir et goûter de Iocasta Huppen, Bleu d'encre Éditions, 2018, avis de lecture du 11 octobre 2020

Vous pouvez vous procurer le livre via les Éditions Bleu d’encre (Claude Donnay), auprès de vos libraires sur commande ou en prenant contact avec elle.

Iocasta HUPPEN Oh, et puis zut ! - Bleu d'Encre Editions et Revue (over-blog.com)

 



 ‘’Oh, et puis zut !’’, le recueil de senryus (tercets ayant pour thème la faiblesse humaine) de la haijin Iocasta Huppen  est une incursion au fil des saisons dans le monde de toutes ces petites choses inattendues qui nous arrivent au quotidien, le petit pas de côté. On les remarque souvent à peine mais elle en a fait des poèmes qui pour plusieurs, n’ont pas manqué de me faire sourire.

Nous les découvrons au fil des saisons en s’attardant un peu plus longuement sur ses vacances familiales estivales, ce qui fait un grand bien à ce temps-ci de l’année. Mais comme tout n’est pas rose dans la vie et que cette autrice est une femme sensible et affirmée, elle nous fait aussi part de quelques senryus sur la bêtise humaine.

Je décrirais sommairement la plume d’Iocasta Huppen comme étant efficace et imagée. Ce qui me plait le plus chez elle est sa capacité à créer cet effet de surprise, cet étonnement que plusieurs appellent ‘’l’effet haïku’’ que je ressens comme un ravissement. J’ai terminé ma lecture avec plein de belles images en tête et avec la résolution de faire plus souvent un pas de côté pour observer et sourire de ces petits riens. Un grand merci à Iocasta et à Claude Donnay des Éditions Bleu d’encre.

Des regards sans arrêt
pour la graine plantée ce matin –
on ne sait jamais

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Premiers moucherons -
chaque tête, sa nuée

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Jour de tondeuse –
de la constellation des pissenlits
plus qu’une étoile

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Brise et parasol –
en maillot de bain
éplucher les légumes

**

Brise de printemps –
dans le gobelet du sans-abris
quelques pétales

 

130 haïkus a entendre, sentir et goûter de Iocasta Huppen, Bleu d'encre Éditions, 2018, avis de lecture du 11 octobre 2020

Vous pouvez vous procurer le livre via les Éditions Bleu d’encre (Claude Donnay), auprès de vos libraires sur commande ou en prenant contact avec elle.

Iocasta HUPPEN Oh, et puis zut ! - Bleu d'Encre Editions et Revue (over-blog.com)



Livres format numérique


Le jardin d'Étaine de Etaine Eire, Thebookeditions.com, 2020, avis de lecture le 27 déc. 2020

Le jardin d'Etaine - Etaine Eire (thebookedition.com)




Je vous présente ‘’Le jardin d’Etaine’’, écrit par Etaine Eire. C’est un recueil de poésie regroupant ses pensées en 5-7-5 et en 5-7-5-7-7 syllabes. Ce sont parfois des haïkus, parfois des senryus, parfois des tankas et parfois tout simplement de la courte poésie. Etaine y révèle des moments de sa vie, des pensées intimes sur plusieurs sujets, surtout l’amour. L’amour qui l’a blessé, l’amour en lequel elle croit toujours. Ce recueil peut définitivement résonné en chacun.e de nous. J’ai trouvé ce livre très agréable à lire et par le biais de sa belle poésie, découvrir la femme forte, passionnée et sensuelle qu’est Etaine. Merci à elle et je lui offre quelques roses que je crois qu’elle aime beaucoup pour en avoir trouvé en quantité dans son ‘’jardin d’Etaine’’.🌹🌹
 
 
Une allée de roses
après le portillon bleu
bonheur parfumé
 
***
 
Mes valises vides
je voyage au gré du vent
sans feuille de route
 
***
 
Charmante chouette
entend mon joli secret
la rose blessée
a retrouvé la lumière
qui illumine son coeur
 

Les instants paisibles de Natacha Karl, Éditions Le lys bleu, 2020, avis de lecture le 9 juillet 2020

Les instants paisibles - Le Lys Bleu Éditions (lysbleueditions.com)

 

J'ai eu la chance de lire le recueil ''Les instants paisibles'' de Natacha Karl paru aux éditions ''Le lys bleu''. C’est en effet une paisible et magnifique aventure qui débute avec les bonheurs de la maison, entre autres avec des petits plaisirs gustatifs. Après avoir bien profiter de l'intérieur, nous sortons dans la belle nature avec tout ce qu'elle a à nous offrir au fil des saisons. Nous poursuivons notre balade du côté de la mer et profitons de toutes sortes de formes aqueuses, dans leur calme ou leur fougue. Et l'aventure se termine en douceur, dans la beauté de l'intimité amoureuse. Merci énormément à Natacha de m'avoir permis de vivre ces magnifiques moments paisibles et je vous invite toutes et tous à vous procurer son bienfaisant recueil.😃


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