mardi 22 octobre 2019

haïkus de Michèle Vernerie


l'ombre d'un moineau
fait frémir le tamaris
à peine fleuri




***




le nuage d'encre
s'est effondré en grêlons -
déjà l'éclaircie




***




gazouillis
l'oreille du chat
se réveille




***




ciel brouillé -
aujourd'hui les mouches
sont pénibles




***




la racine
de ce liseron
qu'elle est longue!




***




gros nuage
le linge s'agite
sur le fil




***




arbres presque nus
cris des corbeaux à la brune
rejoignant les cimes




***




pieds trempés
une feuille collée
à la chaussure




photo de Patrizia08 | Pixabay création V. Champoux


Un grand merci à Michèle Vernerie qui habite en France pour notre bel entretien rythmé, réalisé le 14 mai 2021.


Michèle, quand et comment avez-vous découvert le haïku ?

- J’ai rencontré le haïku il y a une quinzaine d’années en cherchant des renseignements sur la poésie courte. J’ai alors fait la connaissance des grands maîtres du haïku : Bashô, Buson, Issa, Shiki, Santoka… puis des haïkistes contemporains via des sites et des revues. Ceci m’a permis de découvrir la richesse et la variété d’expressions possibles qu’offrait ce poème minuscule. 


Pourquoi aimez-vous les haïkus, que vous apportent-ils ?

- La concision étant un des traits de mon caractère, j’ai été ‘emballée’ par cette forme de poésie dans laquelle je me suis tout de suite reconnue.
J’apprécie donc la concision et la simplicité du haïku qui, sans artifice, exprime toute la richesse d’une situation en très peu de mots, où la personne s’efface au profit d’une réalité plus vaste.



Quelles sont les règles que vous tentez de respecter quand vous écrivez un haïku?


- J’essaie de respecter une respiration et un rythme dans mon haïku notamment avec une césure et la règle du 5-7-5 ; j’utilise même un rythme de 3-5-3 lorsque j’ai réussi à épurer mon expression et que 17 syllabes me semblent trop longues. Je m’affranchis parfois de cette règle tout en veillant au rythme court, long, court. J’y inclus le plus souvent un mot de saison. Mais au départ, le plus important : le haïku vient ou ne vient pas… C’est lui qui décide, je ne le force pas! 

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