mercredi 11 décembre 2019

haïkus de Mireille Peret


retrouvailles
je me parfume
à sa petite voix




***




d'un si vieil arbre
tant de parfums -
tilleul de mon enfance




***




vent du midi
ombres et lumières
caressent le chat




***




canicule de juillet -
sous le bouleau
déjà l'automne




***




derniers grillons
l'horizon si vite avalé
par la nuit




***




onze heures au clocher
une colonie de choucas
tourne autour du temps




***




matin gris
j'écoute chanter
les gouttières




***




déjà
la nuit grignote le jour
heure d'hiver



haïku coup de coeur 💗de l'auteure de sa première sélection;


soudain
tout le ciel sur les toits
brouillard d'octobre











Je remercie Mireille Peret qui habite en France pour cette généreuse entrevue du 23 avril 2021 et pour son superbe haïga.



Pourquoi aimez-vous les haïkus, que vous apportent-ils?

 

- Les haïkus m’ont appris à porter naturellement attention autour de moi à tous les petits éclats de la vie. Ils sont pour moi une bouffée d’oxygène, un moyen de ne pas oublier que la vie est là, fidèle à chaque instant dans tout ce qu’elle peut apporter de beau ou de laid, de joyeux ou de triste.

Étant limitée dans mes déplacements pour cause de handicap, mes coins de nature sont restreints, mais j’ai la grande chance d’habiter à la campagne, la ronde des saisons étant l’une de mes principales sources d’inspiration.  Ce que l’on nomme à juste titre l’esprit haïku a enrichi ma vie. Tout comme, il y a 3 ans, l’arrivée de mes deux chats que j’ai baptisés Shiki et Issa.:)



Quelles sont les règles que vous tentez de respecter quand vous écrivez un  haïku ?

 

- Le nombre de syllabes et la forme 5/7/5 ne sont pas mes priorités. Je m’attache plutôt à la musicalité du texte et j’essaie de trouver les mots justes en épurant au maximum, à transmettre mon émotion en utilisant le non-dit, une seule césure et l’effet de surprise à la fin… Je dis bien « j’essaie » !

Le mot de saison est important pour encrer son texte dans le temps et je l’utilise très souvent, mais je ne m’y contrains pas forcément.



Avez-vous d’autres passions que le haïku?


- Dès que j’ai « rencontré » le haïku, j’ai un peu délaissé ma première passion, la peinture. Mais récemment j’ai découvert le sumi-e, une technique à base d’encre noire qui consiste à dessiner au pinceau en quelques traits, ce qui rejoint en quelques sortes l’art du haïku : aller à l’essentiel, dans la spontanéité et la simplicité. Sumi-e ou aquarelle constituent à présent la base de mes haïgas (peinture + haïkus), une belle occasion de relier mes deux passions !

2 commentaires:

  1. Jeanine Chalmeton22 juin 2020 à 08 h 16

    Très belle sélection Mireille ! ����

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  2. Superbes haïkus Mireille ! 😍 Bravo pour cette sélection 👏

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